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Citron sur canapé
30 décembre 2012

De l’amour un message dans mon cœur il y a

Tous deux blottis, encore et en corps. Dans la largeur du lit, c’était bien plus confortable. Son dos contre mon ventre, mon nez dans ses cheveux, et cette odeur de lait que l’on partage, l’odeur la plus douce du monde. Sa main dans ma main. Câlin. L’amour que je lui porte, c’est comme ce moment juste avant l’orgasme. C’est trop fort, trop intense, ça déborde, je vais exploser. C’est trop bon oh oui trop bon.

On a dîné, et notre complicité retrouvée dans un fou rire. Nos peaux s’effleurent et l’air de rien, mon nez dans son cou, sa main sur ma hanche, une bise sur l’épaule. Je l’ai trouvé costaud, mon homme, j’ai eu envie de lui. Sa bouche là. La mienne ici. Le plaisir, enfin, nous deux. « Ca faisait mille ans ». Au moins.

Dans cet autre lit, quelque part dans une chambre bleue, je le regarde dormir, ce petit être qui me ressemble, et je lui demande en pleurant « Est-ce que je les comble, ma vie, ces 6 heures-là ? » Il n’a pas l’air malheureux, les yeux clos, la bouche bée, les joues rondes et le souffle cadencé. Ce voyage dans la ville où une note de musique s’est posée sur mon corps, c’était nous deux dans un lit moelleux, c’était lui partout, c’était nous quatre, toutes les trois et puis lui. C’était les lumières de Barcelone, les murs de Gaudi, la fourrière pas une fois, non, deux. Et ma mère en rigole. Et ma mère pleure. Avec ma sœur, on a dansé la gigue, en sortant de l’attraction. Parce que dans les manèges, j’ai eu 15 ans à nouveau. Je courrais partout, sautillais d’excitation, criais dans les descentes, hurlais dans les loopings, et recommençais en riant. Je pensais à S. et trouvais dommage et cruel qu’il ne soit pas là.

Noël dans l’île, ma douleur d’être loin et de devoir le partager mais mon fils est là c’est l’essentiel. Lui, ses jambonneaux dodus, ses yeux bleus, ses lèvres charnues, et ses mains qui sentent si bon le fromage. Moi, désenflée de rancune grâce à ses mots à lui. 

J’ai trop de choses à dire, trop à penser, ma tête est fouillie, je vais aller voir un docteur de l’intérieur. Qui me fera digérer, qui m’apprendra à pardonner, qui saura ouvrir mes yeux sur les belles choses et les fermer sur les gênes passées. Qui me donnera confiance en ma capacité à être mère. Mon fils, toujours les yeux vers la lumière.

« Il a de la chance de t’avoir pour maman, Ange », qu’elle m’a dit ma mère. « Elle a de la chance de t’avoir pour fille », il a renchéri. Mes yeux embués de bonheur.

 

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Commentaires
G
Je ne comprends pas toujours tout, j'imagine, j'extrapole, j'essaie de reconnaître, d'associer.<br /> <br /> Pour les mille ans, tu m'as fait sourire: ici, ça n'a pas été mille ans, mais quatre petits jours, tout autant balafrée. Et c'était notre première fois, sans Gabriel entre nous (oui, nous avons aussi une histoire compliquée).<br /> <br /> Et plus de mille jours après ce jour, un autre ange beau s'est lové en moi.<br /> <br /> <br /> <br /> Des bises, et n'hésite pas pour le docteur d'en dedans.
B
En te suivant sur twitter, je reconnais ces petits passages un peu décousu. j'aime ça ! toujours un plaisir de te lire <3
M
Ces 6h là tu as la vie pour les combler, et à la manière dont tu le racontes je crois qu'il te fait confiance pour ça. Tu le sais, hein, que toi tu n'as rien à te pardonner ? Que c'est lui/eux qui doivent être oubliés, méprisés, relégués au rang de mauvais souvenir.
M
A chaque nouvelle lecture, et même si ça fait peu de temps, je me dis mais ce qu'elle écrit bien et ce qu'elle me touche.
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