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Citron sur canapé
18 octobre 2012

Une jolie pervenche un jour en mourut

 

Il est des images parfois, que je voudrais oublier. Appuyer sur la touche DEL et que ces scènes aillent hanter d’autres têtes.

Un sabot bleu, la lourde porte poussée violemment, une bagarre et moi au milieu.

La fugue à Saint-Cyr-les-Lecques, celle des Chartreux, ma mère cette « connasse » dans la bouche de mon père, les sanglots étouffés dans l’oreiller.

La course, quelques graviers mal placés et ffffff la chute, les genoux ensanglantés.

« C’est toi qui a écrit ça ? » Non, la trahison.

L’affiche sur le portail marron, le message sur le plâtre de ma cheville, entre un monstre et le logo de l’OM.

La portière ouverte de l’intérieur en sortant du Millénium, la banquette arrière. Dormir. Monter les escaliers, être heureuse. Et puis les redescendre, les cris, remplir ma bouteille d’eau, visualiser son hystérie glisser sur moi, les cachets contre le mal de tête. La migraine, les mains de ma grand-mère qui me caressent les cheveux, sa voix qui m’apaise, mes yeux baissés dans le fauteuil roulant. N’est-on pas censé dormir ? Le litre de liquide noir à avaler « sinon c’est la sonde » et j’entends l’entonnoir de mon enfance, le cathéter gris, le plus gros « comme ça, elle s’amusera plus », mais où est-elle ? La chambre silencieuse, le vomi toutes les cinq minutes, mes copines qui n’entrent pas. Yvresse, d’Yves Saint Laurent, enfin. La greffe ? Pardon.

La rupture, la brûlure, la haine. Puis, le silence. De longues années muettes.

Le trou noir. Madrid. 

Se retrouver. La nouvelle amitié.

Ce numéro, 06 67. Tous les jours. Pendant des mois. Et sa voix au téléphone. Le sentiment que nos deux mondes s’écroulent. « Il m’a mise enceinte »

Tomber dans le puits. Il y a un fond. Qu’il se plaît à creuser. Toujours plus profond.

Se détester, avoir toujours envie de lui, penser à se battre, renoncer, où est passée ma dignité ? Piétinée. Revenir.

Le sac noir, celui qu’on prépare pour passer le week-end chez son amoureux, posé sur le carrelage moucheté de son studio. Des baskets juste à côté. Je lève les yeux, elle est là qui fume une Lucky. Lui demander du feu. Se demander comment c’est possible d’être tombée si bas si bas. Entendre ma propre voix résonner à l’intérieur de mon corps, comme si je n’étais déjà plus là, comme si j’avais abandonné la partie, comme si tout en moi s’était liquéfié. Désertée.

La haine, le rouge dans les yeux, la pulsion vengeresse, et mon nez qui saigne.

Rentrer, tourner le dos à ma mère pour ne pas qu’elle voie. Que je pleure à l’intérieur, que je saigne au-dedans.

Les laisser tous les deux. Faire l’amour. La vidéo. Les messages où il est question de baise à Pastré.

La fac, les allers-retours, les pleurs à l’aller, les pleurs au retour.

Dormir avec l’ami. Trembler tant de vouloir être avec l’amant.

C’est la fin. Et puis non. Et puis si ?

Paris.

Les cheveux blonds et bouclés, les bisous volés, le puissant désir.

 

Penser à l'Amour, à Dieu et au pardon, se dire que ça vaut la peine. Fermer les yeux, secouer la tête et avancer droit devant.

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Commentaires
M
La même douleur, de blog en blog, de copines en copines, la même source malgré les histoires qui diffèrent. Je te serre fort, d'acc ?
F
Et je me surprends, à venir chaque jour, parfois même davantage, pour avoir des nouvelles...je guette, je guette l'arrivée du petit, du petit de la fille si pleine de poésie, la fille que je ne connais pas mais que j'aime bien lire...et tu sais quoi, la fille, quand tu viendras nous dire qu'il est là le petit, je sais déjà d'avance que tu me donneras le sourire pour la journée au moins...Je te souhaite une très belle rencontre.
L
Mmh. Tu me fais mal au ventre, espèce de coeur de beurre.
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