Paris, tu paries, Paris, que je te quitte
-- Il est revenu des courses avec des Kinder Bueno, alors que j’en avais envie depuis deux jours, et je l’ai trouvé l’homme le plus génial de la Terre. Aprèsilviendradirequejesuisuneéternelleinsatisfaite.
Il a joué au dixième étage du plus haut immeuble des Champs-Élysées, et je l’ai trouvé l’homme le plus sexy du monde.
Il m’a juste pris dans ses bras, sans dire un mot, quand ma sœur est repartie et que j’étais si triste. J’avais besoin de lui, et il était là.
Il touche mon ventre et parle à son fils, et je le trouve le papa le plus séduisant de l’univers, rien que ça.
Il me fait toujours rire et de moins en moins pleurer. Il a compris que ce que j’attendais de lui, c’était aussi une épaule. Et ce regard complice, ce rire qui résonne en moi longtemps après les dernières notes et qui me fait l’effet d’un ronronnement félin.
-- Mon fils est dodu, et il est grand. Je sais pas vraiment de qui il tire, vu la petite taille des parents. Et le docteur m’a dit « Vous êtes une bonne mère, vous le nourrissez bien ». Et j’ai juste entendu « Bonne mère » (peut-être mon côté marseillais). Et ça a glissé sur moi comme une caresse. Et j’ai vu qu’il était un peu fier de moi.
Je sais qui il est à présent, bébé citron. Je le connais, je me sens maman. Je sais que tous les trois, on vit quelque chose de privilégié. Même quand S. n’est pas là, je ne suis pas seule. Qu’il répond à mes câlins, que ces choses-là me font rire et pleurer à la fois.
-- Quelle tristesse Paris au mois de juin. Trois jours, et je regrette déjà les plages et mon soleil. Le déménageur est venu. On a ri, il était tout maigre et pas vraiment futé.
Dans le train, on a regardé « Paris je t’aime ». J’ai découvert une comptine que je me suis promis de chanter à bébé citron
Que linda manito que tengo yo, linda y blanquita que Dios me dio
Que lindos ojitos que tengo yo, lindos y negritos que Dios me dio
Que linda boquita que tengo yo, linda y rojita que Dios me dio
Que lindas patitas que tengo yo, lindas y gorditas que Dios me dio
Paris, c’est vraiment la ville des amoureux, j’ai conclu. « Et des bébés ».
L’appartement est vide, mon amoureux à consoler.
-- Et le bruit de la page tournée.